mardi 24 janvier 2012

Les nouveaux pirates

Les nouveaux pirates,
linogravure de Benjamin Baret

    Beaucoup d'Etats viennent de déclarer une guerre sans merci contre les hackers,  représentés par les Anonymous. Ainsi, de nombreux cyber-pirates se sont faits arrêter et condamner à de lourdes sanctions. Mais quels actes atroces qu'ils ont bien pu accomplir pour être considérés comme des voleurs barbares?

Internet, un nouveau monde en construction

    Internet était jusqu’alors un continent très nouveau, donc peu censuré, majoritairement utilisé par les jeunes, contrairement à la politique. Les grands oligarques sexagénaires du globe ont voulu utiliser le pouvoir d’internet : ils ont fait des sites d’« utilité publique », des magasins virtuels, contenant des données très importantes. Malheureusement, la jeunesse anonyme contrôle mieux qu’eux ce nouveau monde ! Elle a cartographié son territoire, créé de nouvelles embarcations plus solides, plus rapides et moins détectables. Cette jeunesse a su tisser sa propre toile, fabriquer son propre monde. Et puis elle s’est constituée une véritable bibliothèque d’Alexandrie gratuite nommée Megaupload, gratuite et gigantesque. N’ayant pas les moyens d’accéder à la culture bien trop chère présentée dans le monde réel (comprenez financier) dans lequel elle vit, elle a étanché sa curiosité par les moyens qu’elle a trouvé.

    Oui mais ce nouvel espace virtuel n’appartient pas vraiment à quelqu’un. Il se situe en marge du monde réel. Certains hackers connaissent très bien le fonctionnement de cet univers, ils peuvent contrôler ce qu’il s’y passe, transformer ce qu’il s’y trouve, etc… Et les gouvernements n’ont pas le pouvoir absolu sur ce nouveau média. Les idées subversives peuvent y être diffusées librement, ce qui a entrainé le « printemps arabe », « l’été espagnol », « l’automne américain ».


Les bateaux-pirates des Anonymous

    Certains pirates se sont rassemblés, organisés, politisés. Ils se sont appelés Anonymous, et ont démontré leur puissance grâce à des actes virtuels incroyables: ils ont détourné de l’argent du ministère de la défense américaine au profit d’associations caritatives, ils ont diffusé des données strictement confidentielles de certains des plus grands oligarques, etc...
    Hackers signifie pirates. Les pirates peuvent être définis comme volant aux riches pour se donner à eux-mêmes. Mais les Anonymous ne sont pas intéressés par les richesses personnelles! Ce sont des robin-des-bois ! Ils volent aux riches pour donner aux pauvres, ils transgressent les règles pour faire passer un message.
    Malheureusement, le monde réel les a rattrapé. Les états ont déclaré la guerre aux téléchargements, ils ont fermé et brûlé la grande bibliothéque du web. Ils ont enfermé quelques cyber-activistes (dont un gamin de 15 ans en France). Ils ont voulu faire passer des lois tyranniques obligeant les fournisseurs internet à bloquer les sites ne respectant pas les « droits d’auteur » (Google, Youtube, Facebook, etc.). Ces lois sont soutenues par les grandes maisons de disques, l’industrie du cinéma, et autres maisons d’édition ou grands distributeurs.

Les vrais pirates

    Qui sont donc ces pirates ? Regardez un peu mieux ! Qui vole à la fois aux artistes et aux consommateurs ? Qui se fait des marges inadmissibles sur les produits culturels ? Vous y êtes ! Les grandes maisons de disques, l’industrie du cinéma, certaines maisons d’édition ou grands distributeurs. Voici quelques graphiques représentant la répartition de l’argent dépensé par le consommateur pour de la musique ou des livres.














    



Malgré le peu d’argent gagné par les artistes sur la vente de leurs œuvres, certains amassent tout de même des fortunes considérables grâce aux moutons guidés par les modes. Lady Gaga a ainsi ouvert un supermarché ne contenant que les produits de sa marque.

    Il y a également les pirates sévissant sur le marché spéculatif de l’art ou l’industrie du cinéma. Et puis les droits d’auteurs non réclamés à la SACEM (souvent par des artistes peu connus) reversés aux artistes qui gagnent le plus, le problème du statut d’intermittent du spectacle, etc…

    Ne venez donc pas nous dire, chers politiciens, que la fermeture de Megaupload ou bien les lois anti-téléchargements ont pour but de protéger les artistes. Croyez-vous que le peuple est assez bête pour ne pas comprendre qui vous protégez en voulant conserver ce système de diffusion de la culture qui remplit beaucoup de poches?



    Certes, le téléchargement gratuit n'est pas normal, car l'oeuvre ainsi récupérée ne rapporte absolument rien à l'artiste qui l'a créé. Mais les parasites qui s'octroient des marges hallucinantes sur la vente finale d'une oeuvre alors qu'ils ne sont que des intermédiaires sont au moins tout aussi blâmables.
    Il s'agit pourtant de l’accès à la culture, du droit d'un artiste à jouir pleinement des fruits de son travail, de la libre diffusion des idées. Rien de moins.


Un article de Benjamin Baret

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mardi 17 janvier 2012

Quand la consommation nous perd, l'ironie nous gagne.

CON-sommation,
linogravure de Benjamin Baret

    C’est fou ce qu’on est cons! Les médias nous montrent notre esclavage. Et nous? Ben, on s'esclaffe! Que pourrait-on faire d’autre? S'indigner? Et puis après? Faisons preuve d'un peu d'auto-dérision, que diable! Rions de nos malheurs si on ne combat pas. C'est la moindre des politesses!

    Si on m'avait dit un jour que je verrais une bande de jeunes se déshabiller devant une boutique afin d’obtenir deux morceaux de tissus, j'aurais ri! Et puis si en plus cette friperie s'appellerait desigual, donc inégaux littéralement, je serais MDR comme on dit. Non, je n'aurais pas cru une seconde à cette blague! Qui pourrait se prostituer pour des chiffons? Soyons sérieux, on n'est pas si cons! Et ben si.

    Je m'empresse de prévenir les copains que leur blague s'est réalisée, mais un camion estampillé «free» me barre la route. D'innombrables badauds s'agglutinent autour. "Ah, c'est bien! Enfin, les gens réclament leur liberté", je me dis. Que nenni! C'est de la réclame pour un nouveau forfait beaucoup moins cher. 20 euros illimité tout compris, qu'ils disent. Quoi? Ça fait bientôt 8 ans que j'ai un forfait bloqué 1 heure par mois pour 18 euros, moi. Vous êtes en train de m'annoncer que je me fais entuber depuis tout ce temps, et en plus, je devrais vous applaudir? Laissez moi le temps de m'y faire! Et si j'accepte votre forfait, là, qui me dit que vous ne me roulerez pas encore dans la farine? La liesse populaire? Bon, ben d'accord, alors. Je résilie illico presto.

    De retour au bercail, Je m'installe sagement devant la télé. Mais là, c'est le drame! Mon téléviseur ne capte plus que des chaînes italiennes! Ils diffusent une version de Titanic sans effets spéciaux sur toutes les fréquences! Ah, non, c'est l'heure des JT, et un paquebot s'est écrasé pour de vrai. Des témoins racontent ce qu'ils croyaient être leurs derniers instants. « Nous avons pris une photo de nous, pour que tout le monde sache que nous existions, au cas où l'on mourrait. ». Bilan: 5 morts confirmées et une trentaine de personnes disparues. Mais comment peut-on disparaître à 100m des côtes? Nouveau bilan: 11 morts, une vingtaine de disparus (29?). Donc on peut d'ores et déjà dire au moins 40 morts.

    J'ai faim. Je n'ai plus assez d'argent pour faire le plein, afin de me rendre au supermarché le plus proche. Je me décide alors à importer mes vivres via internet. Je tape "manger". Je tombe sur le site UFC que choisir. Et j'apprends que le chariot témoin de que choisir (on se le demande...) a augmenté de 6,8% en un an. L'inflation, quant à elle, n'est que de 2,5%. Mais où sont passés les 4 % de différences? Dans les poches des caissières? Laissez-moi rire! Aujourd'hui, on les inculpe de « récupération frauduleuse de bons d'achats tombés par terre »! Non, bon, ils sont où, alors? Ah, mais bien sûr, suis-je bête! Ils étaient dans les caisses hier! Pardonnez-moi, j'avais mal compris. Je ne savais pas que les failles spatio-temporelles existaient, scientifiquement parlant. De quoi? Elles existent tout de même, économiquement parlant? Elles s'appellent paradis fiscaux? Moi qui croyais qu'on disait trous noirs...

    Vingt dieux! Ils ont réussi à m'indigner! Alors je tape "indigné" sur mon clavier. Le web me répond 5,710,000 fois. Je n'ai que l'embarras du choix! Je vadrouille sur la toile, des idées fusent contre le système bancaire. Je clique, de temps en temps, par curiosité. Et je deviens de plus en plus pourpre... Rouge de rage, pour être plus précis. Alors je fulmine, je crie, je hurle donc je pense, et puis j'ai encore faim. 
    Je commande une pizza à livrer. Le pizzaïolo répond à mon appel par un « domino's pizza, je vous écoute. ». « Comme d'habitude, Francesco! » « Pâte normale ou super king size de la mort qui tue? » « Normale » « Votre demande a bien été enregistrée par nos services, nous nous excusons de ne pouvoir donner suite à votre appel » «Et merde! ».

J'ai encore faim, mais pour oublier, j'écris cet article pour changer le monde entier et universel et intersidéral.

P.S: J'avais trop faim! J'ai alors demandé à mon voisin que je ne connaissais pas de me prêter des pâtes. Ce type est trop bien!

Vous aurez bien sûr compris qu'il ne s'agit là que de foutaises abracadabrantes! Jamais je ne serais allé demander quoique ce soit à mon voisin! Il est beaucoup trop louche à mon goût...



Un article de Benjamin Baret. Son site: ici!

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mardi 10 janvier 2012

La démocratie n'existe plus en France!

Liberté?
Linogravure de Benjamin Baret

Étymologiquement, démocratie signifie: « le pouvoir au peuple ». Pensez-vous avoir un quelconque pouvoir, aujourd'hui? Le pouvoir d'achat se fait saborder par la « taxe antisociale », le pouvoir du vote ne nous laisse plus que la liberté de choisir entre un roi ou un chamallow. Le peuple vote ses représentants à l'Assemblée Nationale? La belle affaire! Nos parlementaires sont si vieux qu'ils se croient déjà à la retraite!
Alors la démocratie, excusez-moi du peu, n'est plus qu'une illusion en France.

Le gouvernement fait passer des lois sans avoir l'aval de son peuple!

La TVA sociale: 64 % des français se disent opposés à la TVA sociale, contre 33 % qui y sont favorables selon un sondage CSA pour l'Humanité paru le 5 janvier 2012.
La fin du moratoire sur la culture des OGM en France a été votée par le conseil d'Etat le 28 novembre 2011. Le Parlement n'a pas eu son mot à dire, les médias n'en ont pratiquement pas parlé. Les conséquences ne sont pas des moindres: la France peut désormais cultiver des OGM.  Pourtant, selon le sondage IFOP/Ouest-France du 3 décembre 2011, 65 % des Français restent inquiets à propos des OGM. (voir ici)
Les exemples sont tellement nombreux!

Et quand l'Etat demande l'avis du peuple par le vote, il n'en tient pas compte! Rappelez-vous le « non » à la constitution Européenne. Sous une forme à peine édulcorée, elle est tout de même passée. A quoi bon nous demander notre avis si ils n'en tiennent pas compte?

Le pouvoir d'éligibilité du peuple complètement bafoué:

Aujourd'hui, le vote blanc est considéré comme nul: l'article L66 du code électoral, dans sa version consolidée au 17 mars 2008, déclarait que « les bulletins blancs (...) n'entrent pas en compte dans le résultat du dépouillement », ce qui revient, en pratique, à les assimiler au vote nul lors de la proclamation des résultats. Or le vote blanc signifie quelque chose! Majoritairement, il indique un « contre-vote ». C'est-à-dire que le votant considère qu'aucune des possibilités de vote qui lui sont proposées ne lui correspondent. Le fait de dire que la politique actuelle ne nous correspond pas doit être pris en compte!
Le seul fait de voter tous les 5 ans prouve à quel point nous sommes ignorés par nos représentants.
Pire: pour être candidat à la présidentielle, il faut obtenir 500 signatures de maires. Ce n'est pas à la portée de n'importe qui! Seuls des politiciens y parviennent, ce qui isole encore un peu plus la sphère politique du peuple.
De plus, les électeurs votent de plus en plus par utilitarisme plutôt que par convictions. Il s'agit maintenant de choisir pour le moins pire, et non pour le meilleur. Ce qui donne le choix entre 2 politiques quasiment similaires, portées par des partis se querellant sur des broutilles.

En ce qui concerne l'Assemblée Nationale, Jean Gabin peut se montrer persuasif:


Aujourd'hui encore, le parlement ne représente pas du tout le peuple! La moyenne d'âge des députés est de 59,3 ans. Si proches de la retraite, ils ne se privent pas de faire l'« Assemblée buissonnière », de s'endormir sur leurs bancs nominatifs, délaissant ainsi le sort de la France. Et lorsqu'ils ne dorment pas, ils parlent pour ne rien dire, ou rouspètent sénilement! 

Le peuple désinformé!

Les campagnes présidentielles actuelles ne passent plus que par les médias. Les idées passent après l'image. Le père de Nicolas Sarkozy était un publicitaire, voyez le résultat! Lagardére, Bolloré, Bernard Arnault, Martin Bouygues (TF1), etc... lui mangent dans la main! Ainsi, les français (qui passent en moyenne 3h38 par jour devant la télé), regardent continuellement Sarkozy, principalement en bien. La presse qui conserve un brin de contre-pouvoir est de moins en moins lue, vue, ou écoutée.
Cf le reportage d'Arte: « looking for Sarkozy », ou comment la presse internationale voit notre cher président.

Pourtant, les risques sont grands aujourd'hui!


Ce qui tracasse aujourd'hui le peuple n'intervient quasiment pas dans le débat pour la présidentielle!

Nous avons une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes qui s'appelle « dette ». Pourquoi ne pas demander aux Français si ils la considèrent « légitime »? La jeunesse française est aujourd'hui consciente que cette dette ne se résorbera jamais, malgré les politiques d'austérité qui ne font qu'augmenter le pessimisme national. Le problème vient du système monétaire et financier, comme le montre cette vidéo:


Il y a également le problème d'une 3ème guerre mondiale en perspective, ayant l'Iran comme épicentre. Les tensions entre les États-Unis et Israël, d'une part et la Russie, la Chine, et le monde arabe d'autre part, sont énormes. Une perspective de guerre nucléaire pouvant détruire la terre pourrait être envisagée, mais que faisons-nous? Rien! (voir )


Finalement, il n'y a plus en France de réelles preuves de démocratie, et les votes des présidentielles n'y changeront rien. Troquer une dictature de l'argent sur fond bleu, blanc, rouge pour une dictature de l'argent sur fond rouge, bleu, blanc n'entérinera pas le fond du problème. Si les français pouvaient s'exprimer d'avantage par le vote, nous pourrions croire en une amélioration. Mais à la place, les politiciens s'insultent pauvrement. Comment pouvons-nous croire à ces hommes censés représenter des idées s'ils ne sont plus que des coqs dans un ring?
Nous avons l'illusion de détenir le pouvoir en choisissant notre maître, mais nous restons esclaves de ce système qui nous pose une muselière lorsqu'il y a d'importantes décisions à prendre. 

Je vous invite enfin à aller voir une interview de Loïc Blondiaux ici. Il pointe du doigt là où ça fait mal, et propose des solutions.

Un article de Benjamin Baret
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mercredi 4 janvier 2012

Israël, l'étincelle qui mettra le feu aux poudres de la troisiéme guerre mondiale?

Le feu aux poudres,
illustration de Benjamin Baret de 15x21cm

L'article qui suit ne porte pas sur la religion, ni sur des croyances raciales. Il s'agit d'observations et de réflexions sur le problème brûlant du conflit Israélo-palestinien.
C'est une critique de la politique menée par l'état d’Israël ces derniers temps.

Les dernières actualités sur le conflit israélo-palestinien

Israël est bien souvent le sujet d'informations accablantes. Ces derniers temps, il est question, entre autres, de:

- les paroles incroyables de Newt Gringrich (candidat à la présidentielle américaine):
« ces gens [les palestiniens] sont des terroristes. Ils enseignent le terrorisme dans leurs écoles. Le peuple palestinien est une invention de l'histoire. ».
Or, c’est faux. La Palestine existe depuis l’Antiquité .Son nom dérive des Philistins, peuple côtier de la Méditerranée entre l’âge du bronze et l’âge du fer.
Pour arriver à qualifier un peuple entier de terroristes, il faut vraiment aimer la terreur.
Source :agoravox

- le scandale des étoiles jaunes arborées par les ultra-orthodoxes à Jérusalem:
Des juifs ultra-orthodoxes (les Haredim) manifestent déguisés en déportés juifs. Ils veulent en particulier une discrimination entre les sexes. Certains sont allés jusqu’à cracher sur une fillette de 8 ans habillée de manière trop légère selon eux.
Ceux qui veulent pratiquer ces discriminations sexistes ont une vision déformée de la société : ils ont le sentiment d’être eux-mêmes victimes de discriminations (d’où l’étoile jaune…)

- la perspective d'une guerre nucléaire entre l'Iran et Israël, pouvant embraser le monde.
L’Iran ne reconnaît pas l’Etat d’Israël. Les États-Unis sont le meilleur allié de l’état hébreu. La Chine possède des liens économiques très forts avec l’Iran (pétrole.) Le 2 janvier 2012, l’Iran a testé des missiles à longue portée. Ces tirs ont été perçus comme un défi par les États-Unis, qui ont immédiatement sanctionné économiquement Téhéran et menacé d’intervenir manu militari si les Iraniens n’arrêtent pas leur politique d’armement nucléaire.
En décembre dernier, un major général de l’armée Zhaozhong Zhang a déclaré, au début du mois de décembre, que la Chine n’hésiterait pas à lancer une 3ème guerre mondiale pour protéger l’Iran.
Il y a de quoi s’inquiéter, tout de même.
Source : agoravox

- l’échange d’1 prisonnier israélien contre 1000 prisonniers palestiniens.
« Cet accord apportera un grand soulagement à Gilad Shalit et à sa famille, après cette épreuve ayant duré plus de cinq ans. De nombreuses familles palestiniennes ressentiront la même chose lorsqu’elles retrouveront d’ici peu leurs proches, dont beaucoup ont passé des décennies en détention dans des conditions éprouvantes en Israël », a résumé Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1 israélien détenu 5 ans = 1000 palestiniens détenus, pour beaucoup, pendant des décennies.

Mais qu'en est-il en vérité d’Israël, de ce conflit Israélo-palestinien dont on entend si souvent parler?

Quelques faits à propos de ce conflit:

Des recherches de longue haleine sur l'histoire de ce conflit ainsi que plusieurs témoignages m'ont permis d'établir une liste des atrocités effectuées aujourd'hui encore en Israël:

I-Un état militaire

- L’armée israélienne
Israël posséderait la 4ème armée du monde. Les dépenses militaires représentaient 6.3% du P.I.B. en 2009. Moins que les 11,2 % de l’Arabie Saoudite, mais nettement plus que les 4,7 % des USA ou les 2,3 % de la France.

« Service obligatoire : Tous les garçons et toutes les filles aptes au service sont appelés à l'âge de 18 ans. Le service dure trois ans pour les hommes, deux ans pour les femmes. »
« Réserve : A la fin du service obligatoire, chaque soldat est affecté à une unité de réserve. »
Source : le site des affaires étrangères d’Israél.
Les citoyens israéliens d’origine palestinienne sont exemptés du service militaire (sauf les Druzes et les Circassiens), ce qui les prive de certains droits.
Donc tous les Israéliens ayant accompli leur service militaire peuvent être à tout moment appelés en réserve. Soit une énorme partie de la population israélienne.
.
-Les armes d’Israël
Israël est un grand importateur d’armes, essentiellement des USA. De 2000 à 2009, ceux-ci lui ont livré pour près de 19 milliards de dollars d’armements, dans le cadre de 3 programmes de transfert d’armes représentant 80 % de l’aide militaire à Israël ; la majeure partie de l’argent restant est dépensée pour l’industrie israélienne d’armement, dérogation exceptionnelle inscrite dans la loi des USA au profit d’Israël. Ces transferts d’armes comprennent aussi bien des cuiseurs-vapeur que 93 avions de combat F16. Pendant cette même période Israël a tué 2969 Palestiniens (dont 1128 enfants).
L’industrie militaire israélienne emploie 40 000 personnes. Israël est devenu le 5ème exportateur mondial d’armements, pour environ 7 milliards de dollars, talonnant la France.
La construction de la centrale nucléaire de Dimona, avec l’aide de la France à partir de 1956, a permis à Israël d’acquérir l’arme atomique . Après 1966, avec l’aide de l’Afrique du Sud, Israël produit ses propres armes nucléaires. Le gouvernement israélien maintient une position d’«ambiguïté nucléaire ». Cela permet aux USA d’ignorer leurs propres lois leur interdisant de fournir une assistance à un pays possédant des armes de destruction massive. Cela permet aussi à Israël de ne pas signer le Traité de non-prolifération et d’éviter des contrôles internationaux.

Source : ici


II-Des chars contre des cailloux

Depuis combien de temps n’avons-nous pas vu de guerre entre armées rangées ? Depuis la fin de la 2nde guerre mondiale, il y eut de nombreuses guerres. Des manifestations ont été écrasées par des tanks, des ethnies se sont entre-tuées, des armées extrêmement bien organisées et armées ont envahi des petits pays. Mais des guerres opposant des armées à peu prés égales, je ne vois pas.
Dans le cas du conflit Israélo-palestinien, cette vérité est encore plus criante : certains palestiniens combattent Israël avec les faibles moyens dont ils disposent (attentats-suicides, tirs de roquettes, cailloux). Chacune de ces attaques est réprimée par l’état hébreu avec les moyens dont il dispose également (chars, F-16, soldats entraînés et armés, etc…).
Par exemple, pendant l’opération « Plomb durci » de 2009, en trois semaines, l'offensive israélienne a fait 1 330 morts palestiniens, dont plus de 430 enfants, et 5 450 blessés, selon les services médicaux palestiniens. Côté israélien, 10 militaires et 3 civils ont péri, selon les chiffres officiels.
Source : Chronologie de la Palestine 1947-2011 de l’Express

Voici l'extrait d’un témoignage d’une jeune palestinienne lanceuse de pierres : Linah Alsaffin (l’ensemble de l’article est disponible ici)
"Quand un soldat vient dans notre village et tire des bombes lacrymogènes, on ne va pas juste rester assis là comme des victimes impuissantes. Ils ont des armures qui les protègent des balles réelles donc on ne risque absolument pas de les tuer. Avec les pierres nous voulons juste leur dire : "Nous ne vous acceptons pas ici en tant qu’occupant. Vous n’êtes pas le bienvenu en tant que conquérant."
Ainsi qu’un petit bonus :
« C’est un cliché de journaliste que de souligner le caractère futile de lancer des pierres contre des tanks. Faux. Il est certain qu’il s’agit là d’un acte symbolique, mais pas futile. Il faut beaucoup de courage pour affronter une monstre d’acier de 60 tonnes avec des pierres ; l’impuissance du lanceur de pierres à arrêter le tank ne fait que souligner l’impuissance du tank à faire ce qu’il est censé faire : terroriser la population. » - Gabriel Ash - extrait de 200 citations pour comprendre le monde passé, présent et à venir (Août 2011)

III-L'épuisement des palestiniens

- Un épuisement politique
Les guerres internes pour l’accès au pouvoir des palestiniens après la 2nde Intifada et la mort d’Arafat avaient déjà largement réduit l’espoir des palestiniens à avoir un gouvernement stable et reconnu. Les actes terroristes de certaines groupes palestiniens extrémistes décrédibilisent également le contrôle du gouvernement sur ses concitoyens. Les palestiniens savent qu’après chaque acte terroriste, les représailles sont terribles, que les négociations s’arrêteront, que les interventions israéliennes en territoire palestinien se multiplieront.
De plus, les négociations interminables entre les gouvernements des 2 camps n’aboutissant pas à de grandes améliorations, l’énergie du peuple palestinien s’épuise grandement.

- Les attentes interminables
Les checkpoints israéliens pour le passage d’un côté à l’autre du mur sont interminables. Les palestiniens peuvent attendre pendant des heures que les soldats les autorisent à traverser. Ces attentes ne sont pas justifiées, et très énervantes. Si au bout de quatre heures à attendre debout le bon vouloir d’un soldat, un palestinien se plaint, il est certain qu’il ne pourra pas traverser.


-Les destructions matérielles
Les foyers , et magasins peuvent être l’objet de destructions par « suspicion d’appartenance à un réseau terroriste », ou bien par proximité avec le mur ou de colonies nouvellement implantées. Ce qui est très souvent fait.

-L’épuisement par manque de moyens
La Palestine, et surtout la bande de Gaza, est l’un des endroits les plus pauvres de la planète. Car ils n’ont pas de réel accès à l’eau (voir ici), ni aux champs. Principalement à cause de la construction du mur, dont les limites arbitraires ont privé les palestiniens de leurs terres agricoles. Le mur a été également construit sous terre par endroits, pour « parer à d'éventuels trafics d'armes entre l'Egypte et la bande de Gaza. Par la même occasion, les sources souterraines sont bloquées, et l'eau manque cruellement en Palestine.

IV-Le mur de la honte
Le mur est commencé en 2002. Le but est d'empêcher les terroristes d'entrer en Israël ou de tirer au lance-roquettes. Le tracé vert est la ligne verte, établie en 1949. le tracé rouge est le tracé tel qu'il est plus ou moins réalisé par Israël en 2006. Les lignes bleues sont les zones du mur à construire (ligne pleine: parties approuvées, en pointillés: parties suggérées.)
Nous voyons cette carte les ghettos construits par Israël pour cloisonner les Palestiniens. Notez qu'ils n'ont pas accès à la mer (partie palestinienne sous contrôle Israélien).
De nombreuses ONG palestiniennes, israéliennes et internationales ont décrit l'impact humanitaire de la barrière sur la vie des Palestiniens.
  • elle empêche un libre accès à la santé, notamment pour les enfants,
  • elle est la cause de la destruction d'une partie de l'économie palestinienne,
  • elle divise des familles,
  • elle contrevient au libre accès aux lieux saints, tant pour les musulmans que pour les chrétiens de Cisjordanie.

En mai 2004, la construction des murs et barbelés de la barrière a déjà amené le déracinement de 102 320 oliviers et agrumiers, démoli 75 acres de serres et 37 km de conduits d'irrigation. Jusqu'à aujourd'hui, le mur-barrière s'établit sur 15 000 dounoums (15 km²) de terres confisquées, à seulement quelques mètres de petits villages ou hameaux. Au début 2003, dans le but de déplacer une section du mur vers la ligne verte, un marché de 63 boutiques a été démoli par l'armée israélienne dans le village de Nazlat Issa, après que les propriétaires eurent reçu un avis 30 minutes auparavant. En août de cette année, 115 boutiques supplémentaires qui constituaient une source importante de revenu pour plusieurs communautés, et 5 des 7 maisons furent également démolies sur ce lieu.
D'un point de vue juridique, l'ONU a pris une résolution exigeant qu'Israël, puissance occupante, s'acquitte de ses obligations juridiques telles qu'elles sont énoncées dans l'avis consultatif, le 20 juillet 2004. Israël refuse.

Carte des colonisations juives
issue du site Americans for peace
V-La colonisation

Une colonie juive est une implantation de colons juifs sur une terre considérée comme palestinienne par les accords de partage de territoire de 1949.
La première s'est installée en 1967, au lendemain de la Guerre des 6 jours, au sud de Jérusalem, suivie de près par une seconde dans la vallée du Jourdan, zone stratégique.
En 1974, le Goush Emounim (Bloc de la foi), mouvement nationaliste religieux revendiquant le droit des Juifs à s'installer partout en Eretz Israël (la Terre d'Israël promise au peuple juif dans la Bible.) Celui-ci multiplie les occupations dans les zones de fort peuplement arabe.
La colonisation continue dans les zones palestiniennes.
En 2008, un total de 475 400 colons pour la Cisjordanie et Jérusalem-Est est comptabilisé. Rappelons que la population israélienne est de 7,3 millions et qu'en 2005, la population palestinienne de Cisjordanie était estimée à 2,3 millions d'habitants.
En juillet 2010, un rapport de B'Tselem, s'appuyant sur des sources gouvernementales, révélait que le demi-million de colons occupe 42% du territoire de la Cisjordanie dans 121 colonies, une centaine de colonies "sauvages" (outposts), et les 12 faubourgs annexés par la municipalité de Jérusalem avec l'aide du gouvernement.
Le rapport de B'Tselem décrit les mécanismes par lesquels l'Etat a peu à peu étendu son contrôle en Cisjordanie: les principales méthodes sont la réquisition de certaines zones au nom des "besoins militaires", leur classement en "terres d'Etat" ou l'expropriation pour "besoins publics". Cette politique de colonisation systématique a été officiellement encouragée par des incitations financières et des avantages accordés aux colons encouragés à franchir la "ligne verte". La plupart des colonies profitent du statut de "zones de priorité nationale" qui leur donne droit à des aides au logement et à l'éducation.
Selon la Convention de Genève, les colonies de peuplement sont illégales.


VI-les médias internationaux sous contrôle
Le simple traitement de l'information sur l'échange de 1000 palestiniens pour 1 israélien est déjà très clair: le décompte du temps accordé, respectivement, à la libération de Gilad Shalit et aux réactions en Israël d’une part, et à la libération des prisonniers palestiniens et aux réactions en Cisjordanie et à Gaza d’autre part, est éloquent. Si l’on additionne ces durées dans les sept JT observés (13 heures et 20 heures de TF1 et de France 2, « 12/13 », « 19/20 » et « Soir 3 » sur France 3), le résultat est le suivant : 17 min 37 s ont été accordées à Shalit, 7 min 56 s aux prisonniers palestiniens . Soit 69 % du temps pour le premier et 31 % pour les seconds. Ce sont notamment les duplex réalisés par les diverses chaînes qui ont fait pencher très nettement la balance : sur sept duplex organisés (un par JT), six ont eu lieu à Mitzpé Hila, village dans lequel réside la famille Shalit, et un à... Tel Nof, base militaire où Shalit a retrouvé ses parents. Aucun duplex n’a été réalisé depuis Gaza ou Ramallah, où des centaines de milliers de Palestiniens célébraient pourtant le retour des prisonniers et où les principaux dirigeants palestiniens ont prononcé des discours.
Source : ici!

Cet article a un but informatif bien avant d'être polémique.

Un article de Benjamin Baret
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Complément d'enquête: chronologie du conflit israélo-palestinien de 1917 à nos jours.


Chronologie du conflit israélo-palestinien durant le XXéme siécle:

1917, la Palestine est colonisée par la Grande Bretagne.

1947, l'ONU vote le partage de ce territoire en 2 états: l'un juif, l'autre arabe.

1948 : La première guerre israëlo-arabe éclate La ligue arabe s'oppose à ce diktat, et Israël se défend. Tous les Israéliens reçoivent une éducation militaire. Puis les États-unis et l'URSS arment Israël, qui tente de reconquérir Jerusalem. Israël opère quelques massacres (cf le massacre de deir yassin), La ligue arabe en fait de même (cf le massacre de Kfar Etzion). A la fin, Israël gagne, par des avantages d'armement.

Du 23 février au 20 juillet 1949: Les accords d’armistice signés par Israël et ses voisins arabes entérinent les résultats de la guerre : l’Etat palestinien est mort-né, Israël a grandi d’un tiers son territoire et en a expulsé quelque 800 000 à 900 000 Palestiniens.

En 1949, tous les pays arabes en veulent à Israël, et aux juifs d'une manière globale. S'ensuivent des exodes massifs de juifs depuis les pays arabes vers la terre promise, ainsi qu'une guerre qui permet à Israël d'étendre son territoire.

1951: Israël refuse le plan de paix de l’ONU, accepté par l’Egypte, la Syrie, le Liban et la Jordanie.

1967, c'est la guerre des six jours. En 6 jours, Israël détruit l'aviation de l'Egypte, de la Jordanie, et de la Syrie. Israël occupe le reste de la Palestine (Cisjordanie, bande de Gaza, Jérusalem-Est), le Sinaï égyptien et le Golan syrien. Dès l’été, leur colonisation commence.

1970: septembre noir. Guerre entre Hussein (jordanie) et Arafat(Palestine), qui se solde par la fin de la guerre du canal de Suez par les Égyptiens, la fin de la guerre entre Israël et la Jordanie, mais aussi par la mort de 3500 à 11 000 palestiniens selon les sources. Les cibles des jordaniens sont les camps de réfugiés et les bâtiments abritant les organisations palestiniennes. Les quelques rescapés palestiniens préfèrent s'exiler au Liban, ou bien même en Israël plutôt que de subir la torture jordanienne.

1972, à Munich, 12 athlètes israéliens sont pris en otage par des palestiniens, réclamant la libération d'un japonais, de deux marocaines, de deux françaises, de 2 allemands, de 6 officiers Syriens et libanais, ainsi que de 234 palestiniens détenus dans les geôles israéliennes. Mais les revendications ne s'arrêtent pas là. Les preneurs d'otages veulent:

« Nos forces révolutionnaires ont pénétré en force dans le pavillon israélien au Village olympique à Munich pour obtenir que les autorités militaires israéliennes adoptent une attitude plus humaine à l’égard du peuple palestinien, qu’il se trouve sous le joug israélien ou qu’il se retrouve, parce qu’il y a été forcé, en exil. L’occupation par les Israéliens de la Palestine a entraîné pour les habitants de la Palestine l’application des méthodes les plus inhumaines et les plus systématiques de torture et de colonialisme, la destruction de villages, la mort de milliers de personnes, la destruction sans la moindre raison, par explosif, de maisons habitées par des civils, des interrogatoires barbares pour les prisonniers, et des tortures caractéristiques des régimes les plus répressifs".

Et bien d'autres revendications.

Après de fausses bonnes intentions , 5 preneurs d'otages furent tués par un échange armé avec des snipers allemands, et les 12 otages furent tués également.

1973: guerre du Kippour. L'Egypte et la Syrie attaquent Israël durant la fête juive du Kippour. L'armée Américaine aide militairement Israël. de nombreux pays arabes aident Egypte et Syrie. Bilan: 3020 morts Israéliens, et environ 9500 morts côté ligue arabe. En réponse à l'aide Américaine, la ligue arabe décide un embargo sur le pétrole à destination des pays occidentaux, ce qui entraine la crise pétroliére de 1973.

1982: guerre du Liban nommée "opération paix en Galilée". Bilan:657 morts Isréliens (militaires), et environ 18000 morts du côté syro-libano palestinienne (principalement des civils.)

1987: premiére intifada, également appelée "guerre des pierres". Bilan: 160 morts Israéliens (principalement militaires), 1162 morts palestiniens (dont 240 enfants). Née spontanément, comme tous les observateurs, israéliens compris, l'indiquent, d'un cocktail explosif - misère des bidonvilles, chômage massif, humiliation du sentiment national et répression quotidienne -, la «révolution des pierres» est rapidement encadrée. Total des prisonniers palestiniens détenus par Israël: 10 000 (pour une population de 1.7millions d'habitants.

1989: chute du mur de Berlin (repére chronologique)

1993 à 2000: les accords d'Oslo entre Israël et l'OLP (donc la Palestine est laissée pour compte en tant qu'état).

Chronologie du conflit israélo-palestinien de 2000 à 2010:

La seconde intifada (2000-2002)

2000: la 2nde intifada.Trois jours aprés la visite visite d'Ariel Sharon sur l'esplanade des mosquées (28 septembre), 15 morts et 300 blessés palestiniens sont comptabilisés. La répression israélienne continue pendant un mois.

2001: janvier: Plus de 100 000 Israéliens manifestent contre la division de Jérusalem et exigent le maintien total de la ville sous souveraineté israélienne.

mars: L’armée israélienne impose un blocus total de Ramallah en bloquant tous ses accès par des barrages. Deux Palestiniens sont tués et dix autres blessés lors de heurts avec l’armée israélienne à l’occasion de manifestations de protestation contre le bouclage des territoires.Israël lance le soir du 28 mars une série de raids par hélicoptères à Gaza et en Cisjordanie en riposte contre les derniers attentats perpétrés en Israël. Dans la nuit du 31 mars au 1er avril, une centaine d’hommes d’unités spéciales de l’armée israélienne, capturent au nord de Ramallah (Cisjordanie) 6 militants palestiniens, dont 5 de la garde personnelle de Yasser Arafat - la force 17

avril: plusieurs kamikazes palestiniens perpétuent des attentas contre des civils israéliens.

mai: Des blindés et des bulldozers israéliens font une incursion pendant la nuit dans le camp de réfugiés de Rafah, près de la frontière égyptienne dans la bande de Gaza, tuant un adolescent et détruisant au moins une dizaine de bâtiments.
    Un attentat-suicide commis par un kamikaze du Hamas à l’entrée d’un centre commercial bondé de la station balnéaire israélienne de Nétanya fait cinq morts, dont le porteur des explosifs, et plus de 70 blessés.
    En réponse les Israéliens envoient des chasseurs F-16, une première depuis la guerre israélo-arabe de 1967. Les villes de Ramallah, Naplouse, Tulkarem, en Cisjordanie sont bombardées.

octobre: Des chars pénètrent au nord de la ville de Gaza. 6 palestiniens tués. Dix nouvelles colonies juives ont été créées depuis juillet dans les territoires palestiniens occupés, selon le mouvement israélien La Paix Maintenant. En représailles à l’assassinat de Rehavam Zeevi, l’armée israélienne investit les faubourgs de six villes sous contrôle palestinien en Cisjordanie, dont Ramallah, Jénine et Bethléem. Plus de 40 Palestiniens seront tués en une semaine.

novembre: Un Palestinien tué par l’armée israélienne près de Naplouse devient le 1.000e mort depuis le début de l’Intifada, quatorze mois auparavant.

décembre: attentats-suicides à Jerusalem-est et Haifa. 28 morts israéliens, 75 palestiniens arrétés. Grosses représailles israéliennes: Israël détruit l’héliport d’Arafat et la piste de l’aéroport de Gaza et lance des raids d’une ampleur sans précédent dans les territoires palestiniens.

2002:

janvier: Des bulldozers de l’armée israélienne pénètrent en zone autonome palestinienne et détruisent la piste de l’aéroport de Gaza, l’un des principaux symboles des aspirations palestiniennes à la souveraineté.
    L’armée et la police israélienne détruisent plusieurs dizaines de maisons palestiniennes à Rafah (bande de Gaza) et à Jérusalem-est. Les FDI bombardent plusieurs équipements publics, notamment le port de Gaza. Assassinat d’un responsable militaire du Fatah de Tulkarem, Raed Al-Karmi.
    Un Palestinien ouvre le feu dans une salle de bal à Hadera, au nord de Tel-Aviv, tuant six Israéliens. L’attentat est revendiqué par Les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa. L’armée israélienne riposte par des raids aériens à Tulkarem, en Cisjordanie, détruisant le siège du gouverneur, et ses chars pénètrent dans Ramallah.
    L’armée israélienne détruit les locaux de la radio « La voix de la Palestine » à Ramallah, en Cisjordanie puis réoccupe la ville autonome de Tulkarem.
    Le 25 janvier, Cinquante-deux officiers et soldats réservistes annoncent qu’ils refuseront dorénavant de servir dans les territoires palestiniens, pour ne pas participer à des opérations dont le but est « d’opprimer, d’expulser, d’affamer et d’humilier un peuple tout entier ». Deux mois plus tard, ils seront plus de 500.

février: Les bombardements et raids israéliens, de grande ampleur, font 28 morts palestiniens. Le Quartier général de Yasser Arafat et la radio télévision palestinienne à Gaza sont détruits.
    L’armée israélienne pénètre dans les camps de réfugiés de Balata, près de Naplouse, et de Jénine (Cisjordanie). 21 Palestiniens et deux soldats israéliens sont tués.

mars: Plus de 2 000 Palestiniens sont faits prisonniers lors d’incursions israéliennes dans des camps de réfugiés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
    L’armée israélienne réoccupe Ramallah : 27 Palestiniens, 1 Israélien et un photographe italien sont tués.
    Le 29 mars, Le quartier général de Yasser Arafat est cerné par une vingtaine de chars israéliens à Ramallah.
    Le 30 mars, d'importantes manifestations de solidarité avec les Palestiniens ont lieu dans les pays arabes :
- Egypte : 45000 personnes.
- Liban : 15000 dont deux ministres (20000 le lendemain).
- Emirats arabes unis :plusieurs milliers à Bahrein, Oman et Koweit.
- Jordanie (où les manifestations de rue sont interdites) : 2000 palestiniens manifestent dans le camp de Baqaa, le plus grand du pays.
- Syrie : 10000 personnes.
    Les manifestations s'emplifieront dans les jours qui suivent.

Avril:L’armée israélienne réoccupe la ville autonome palestinienne de Bethléem, après Ramallah, Kalkiliya et Tulkarem.
    Selon le ministère israélien des Affaires étrangères, le camp de Jénine a été dévasté mais il n’y a pas eu de massacres, en réponse à l’envoyé spécial de l’ONU, Terje Roed-Larsen, qui venait de visiter Jénine, découvrant « une horreur qui dépasse l’entendement ».
    En visite dans le camp de Jénine, le secrétaire d’Etat adjoint américain pour le Proche-Orient, William Burns, parle de « tragédie humaine pour des milliers de Palestiniens innocents ».
    Saddam Hussein appelle les Arabes à priver les Etats-Unis de brut « pour marquer leur solidarité avec leurs frères (palestiniens) ».
    Veto israélien à une mission de secours grecque à Jénine et Naplouse, qui comprenait 12 secouristes, une ambulance et un véhicule-pomier.

Mai: M. Arafat sort en vainqueur de son quartier général de Ramallah après plus d’un mois de siège israélien.
    Fin du siège de l’église de la Nativité à Bethléem, avec la sortie des 123 Palestiniens qui y étaient retranchés depuis 39 jours, tandis que l’armée israélienne s’apprêtait à lancer une nouvelle offensive dans la bande de Gaza.

Juin: Raid de l’armée israélienne contre le QG de M. Arafat à Ramallah (Cisjordanie), au cours duquel un garde du corps du président palestinien est tué et sept autres Palestiniens blessés.
    Deux commissions du Parlement israélien votent le renouvellement pour un an de l’état d’urgence dans lequel vit Israël depuis sa création il y a 54 ans. L’état d’urgence accorde de larges pouvoirs dérogatoires au gouvernement, qui peut notamment imposer le couvre-feu dans les territoires palestiniens, procéder à des arrestations et des détentions administratives sans garantie judiciaire ou réquisitionner des grévistes dans des secteurs jugés vitaux.
    Dix Palestiniens, dont cinq enfants, tués par des tirs israéliens à travers la Cisjordanie et la bande de Gaza. L’armée israélienne admet qu’une erreur a été commise lors de tirs au canon de char à Jénine.
    L’armée israélienne détruit à l’explosif la plus grande partie de la Moukataa, le quartier général de l’Autorité palestinienne à Hébron, qu’elle assiège depuis le 26. Des Palestiniens, censés être retranchés dans le bâtiment depuis l’entrée de l’armée dans la ville de Cisjordanie, pourraient avoir été tués dans le bâtiment.

Juillet: Raid israélien sur Gaza dans la nuit du 22 au 23 : un raid de F-16 sur Gaza tue 17 personnes, dont neuf enfants et le chef militaire du Hamas.

Aout: Six attaques palestiniennes tuent 10 Israéliens et en blessent plus de 70, malgré la réoccupation de la Cisjordanie par l’armée israélienne censée empêcher ces attentats. Quatre Palestiniens ont trouvé la mort dans ces attaques : un dans la bande de Gaza, un autre tué par la bombe qu’il a fait exploser dans un bus en Israël, un troisième qui a tiré sur une voiture de la compagnie des Téléphones à Jérusalem-est et un autre pris dans la fusillade. Ces décès portent le nombre de tués depuis le début de l’Intifada à 2.415 dont 1.776 Palestiniens et 596 Israéliens, selon l’AFP.


Les évnements de 2002 à 2010:

2002: décembre: La violence quotidienne continue de détériorer la situation entre Israéliens et Palestiniens. Le 26 décembre, l’armée israélienne tue neuf Palestiniens en différents points de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Après l’attaque de la colonie juive d’Otniel, près d’Hébron en Cisjordanie, qui fait six morts et huit blessés, le gouvernement de M. Sharon, lors du conseil des ministres le 29 décembre, décide d’intensifier la répression dans les territoires occupés. L’armée israélienne multiplie les arrestations de Palestiniens, les démolitions de maisons et les assassinats ciblés.

2003: mars: Attentat-suicide palestinien à Haïfa au nord d’Israël le 5 mars. Quinze personnes périssent et une quarantaine sont blessées dans l’explosion d’un bus. Quelques heures après l’attentat, les blindés de l’armée israélienne et des hélicoptères de combat pénètrent le camp de réfugiés palestiniens de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza. Onze personnes sont tuées, plus d’une centaine d’autres blessées. Le 3 mars, une incursion de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Boureij, au sud de la ville de Gaza avait tué huit Palestiniens, en majorité des jeunes, et fait 35 blessés.
    Lancement de l’opération militaire américano-britannique « Liberté de l’Irak » le 20 mars.

Avril: Raids aériens meurtriers d’Israël sur Gaza. Des responsables du Hamas, du Djihad islamique et du FPLP sont assassinés.

Octobre: Le gouvernement israélien approuve le tracé de 290 km supplémentaires du mur, qui s’ajoutent aux 140 km déjà achevés en juillet 2003, censés empêcher l’infiltration de kamikazes palestiniens venant de Cisjordanie. Face à la désapprobation des Etats-Unis, Israël renonce à englober plusieurs colonies juives situées à 20 km à l’intérieur de la Cisjordanie. Cependant, des « clôtures de sécurité » seront construites pour les protéger. Plus de 100 000 Palestiniens ont perdu des terres par le tracé de la ligne de sécurité qui passe au-delà de la « ligne verte » démarquant Israël et la Cisjordanie.

Décembre: Constatant qu’Israël ne se conforme pas à sa demande du 21 octobre 2003, l’Assemblée générale de l’ONU adopte une résolution demandant à la Cour internationale de justice de rendre d’urgence un avis consultatif sur les conséquences, au regard du droit international, de l’édification du mur. Selon les résolutions et un rapport du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), environ 680 000 Palestiniens de Cisjordanie vont pâtir de la construction de cette clôture, dont 11% du tracé seulement colle à la « Ligne verte », la frontière de fait d’avant la guerre de 1967.

2004: Janvier: Au quotidien, les événements sanglants se succèdent au gré des incursions israéliennes, meurtrières à Gaza et à Rafah et des attaques palestiniennes.
    Le 21 janvier, la ville de Rafah, frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza, est à nouveau investie et bouclée par l’armée israélienne dont les bulldozers détruisent plusieurs maisons, 1500 maisons rasées et 1 000 autres endommagées depuis septembre 2000, à la recherche de tunnels utilisés, selon Israël, pour la contrebande d’armes venant d’Egypte.
    Depuis septembre 2 000, 3 789 personnes ont été tuées, dont 2 835 Palestiniens et 886 Israéliens.

Mars: Israël poursuit la traque aux activistes palestiniens par des incursions quotidiennes tuant, notamment, le 7 mars quatorze Palestiniens dans la bande de Gaza dont neuf combattants du Hamas.

Mai: le 2 mai, Par 59,5 % des voix les membres du Likoud rejettent le plan unilatéral israélien de retrait de Gaza. Le 15 mai, plus de 100 000 personnes protestent à Tel-Aviv contre ce vote et réclament l’évacuation de Gaza souhaitée par plus de 70 % des Israéliens, selon les derniers sondages.
    Du 14 au 24 mai,l’armée israélienne lance en représailles une série de raids aériens et une opération d’envergure, « Arc-en-ciel et nuage », dans la ville. Des centaines d’habitations situées dans le couloir de Philadelphie, frontière entre l’Egypte et Rafah, sont détruites ou endommagées afin de neutraliser les tunnels souterrains de contrebande d’armes vers Gaza. Plus de 3 000 Palestiniens se retrouvent sans abri et une quarantaine périssent durant les affrontements.

Septembre: Opération « Jours de pénitence » lancée par l’armée israélienne dans la Bande de Gaza. Une centaine de chars israéliens pénètrent dans les camps de réfugiés de Jebaliya, Beit Hanoun et Beit Lahiya, au nord de la Bande de Gaza, où vivent quelque 260 000 Palestiniens. L’objectif est d’empêcher les lancements de tirs de roquettes artisanales sur Israël, revendiqués par les activistes du Hamas, en créant une zone tampon d’au moins neuf kms à l’intérieur du territoire palestinien. Le 2 octobre, le cabinet palestinien décrète l’état d’urgence sur l’ensemble des territoires.





2005: Une baisse très importante du nombre de victimes de part et d’autre est constatée depuis janvier 2005.

Mai: Près d’un quart de million de citoyens d’Israël, n’ayant pas déclaré officiellement leur religion, ne peuvent se marier civilement.

Juin: La municipalité de Jerusalem prévoit la destruction de 88 maisons appartenants à des Palestiniens dans le secteur de Jérusalem-Est, sous prétexte que cela été prévu depuis 1974, afin de créer un parc à la place. C’est la plus grosse démolition entreprise à Jérusalem-Est depuis 1967.

Octobre: Opération-suicide à Hadera, en Israël ; cinq Israéliens sont tués et une trentaine blessés. Le Jihad islamique revendique l’attentat. Israél réplique par des raids aériens et attaques ciblées sur Gaza et la Cisjordanie. Pres de 10 membres du Jihad islamique et du Hamas sont tués.

2006: janvier:La ligue arabe édite un rapport sur les prisonniers palestiniens déclarant qu’Israël détient 9 200 détenus palestiniens dans des conditions déplorables et que malgré une trêve conclue par des factions palestiniennes au Caire le mars passé, les campagnes israéliennes d’arrestation ont augmenté depuis 2005.

mars: Israël attaque la prison palestinienne de Jericho pour enlever Ahmad Saadat, secrétaire général du FPLP, et cinq autres militants palestiniens incarcérés pour leur implication dans l’assassinat de Rehavam Zeevi, ministre du tourisme israélien tué en 2001 (après qu’ Israël ait assassiné l’ancien secrétaire du FPLP, Abou Ali Moustapha).
la Grande-Bretagne et les Etats-Unis dont les inspecteurs, responsables de Ahmad Saadat et de ses compagnons, ont violé les accords de 2002 en quittant la prison.

Avril: Des bombardements israéliens sur la bande de Gaza causent une vingtaine de morts et de nombreux blessés. Un triple attentat dans des stations balnéaires du Sinaï fait 18 morts.

Mai-juin:Crise politique entre le Hamas et le Fatah : le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et ses partisans du Fatah refusent de transférer au gouvernement, dirigé par le Hamas, le contrôle des services de sécurité. Des affrontements entre les deux factions font plus de 20 morts.
    10 palestiniens sont tués par un bombardement israélien sur une plage de Gaza ; une quarantaine d’autres sont blessés.
    Des bureaux du gouvernement palestiniens sont incendiés.
    Onze Palestiniens sont tués et une trentaine blessés, dans le centre de Gaza et à Beit Lahia, dans des frappes aériennes.
    Le Parlement est pris d’assaut par des fonctionnaires privés de salaires depuis quatre mois.
    L'union européenne approuve un fond spécial pour les palestiniens sans passer par leur gouvernement.
    Israël lance l’offensive « Pluies d’été », campagne militaire d’envergure dans la bande de Gaza, en riposte à la capture d’un soldat israélien par le commando Azzedine El Qassam (lié au Hamas) exigeant la libération de 1000 prisonniers arabes en Israël.

Juillet: L’offensive terrestre et aérienne menée par Israël, cause la destruction de nombreuses infrastructures, dont l’unique centrale électrique de la Bande de Gaza, et la mort de plusieurs dizaines de civils palestiniens. L’armée israélienne prend le contrôle de trois anciennes colonies juives au nord de Gaza, évacuées en août 2005. Fin juillet, 152 palestiniens et un soldat israélien ont trouvés la mort.
    Parallélement, Israêl entame la 2éme guerre du Liban:
    Le mercredi 12 juillet, 8 soldats de Tsahal sont tués et 2 capturés par le Hezbollah près de la frontière israélo-libanaise. L'aviation israélienne riposte en bombardant routes, ponts et l'aéroport de Beyrouth. Le bilan de la journée est de 40 morts civils. Le bilan de ce conflit est lourd en pertes humaines (plus de 1100 Libanais, plus de 250 soldats des diverses armées présentes au Liban dont 184 membres du Hezbollah , 118 soldats et 48 civils israéliens sont tués.

Septembre: Grève illimitée des fonctionnaires palestiniens réclamant leurs salaires.

Novembre: L’opération terrestre et aérienne israélienne, baptisée « Nuages d’automne », dans le nord de la Bande de Gaza, ainsi que les incursions menées parallèlement en Cisjordanie, tuent près de 60 militants et civils palestiniens.
    24 palestiniens sont tués, dont 19 civils par des bombardements israéliens à Beit Hanoun, au nord de Gaza. Face à cette offensive, des membres du Hamas et du Fatah appellent à rompre la trêve des opérations-suicides en Israël observée depuis début 2005.

2007: remaniement du gouvernement palestinien, tirs de roquettes depuis la Palestine, répressions israéliennes, etc...

2008: Début de la guerre de Gaza le 27 décembre 2008: L'aviation israélienne bombarde les infrastructures du Hamas à Gaza : c'est le début de l'opération Plomb durci. Le 3 janvier 2009, les Israéliens envoient des troupes dans la bande de Gaza. L'opération fait plus de 1 300 morts à Gaza et 13 du côté israélien.


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