mercredi 4 janvier 2012

Israël, l'étincelle qui mettra le feu aux poudres de la troisiéme guerre mondiale?

Le feu aux poudres,
illustration de Benjamin Baret de 15x21cm

L'article qui suit ne porte pas sur la religion, ni sur des croyances raciales. Il s'agit d'observations et de réflexions sur le problème brûlant du conflit Israélo-palestinien.
C'est une critique de la politique menée par l'état d’Israël ces derniers temps.

Les dernières actualités sur le conflit israélo-palestinien

Israël est bien souvent le sujet d'informations accablantes. Ces derniers temps, il est question, entre autres, de:

- les paroles incroyables de Newt Gringrich (candidat à la présidentielle américaine):
« ces gens [les palestiniens] sont des terroristes. Ils enseignent le terrorisme dans leurs écoles. Le peuple palestinien est une invention de l'histoire. ».
Or, c’est faux. La Palestine existe depuis l’Antiquité .Son nom dérive des Philistins, peuple côtier de la Méditerranée entre l’âge du bronze et l’âge du fer.
Pour arriver à qualifier un peuple entier de terroristes, il faut vraiment aimer la terreur.
Source :agoravox

- le scandale des étoiles jaunes arborées par les ultra-orthodoxes à Jérusalem:
Des juifs ultra-orthodoxes (les Haredim) manifestent déguisés en déportés juifs. Ils veulent en particulier une discrimination entre les sexes. Certains sont allés jusqu’à cracher sur une fillette de 8 ans habillée de manière trop légère selon eux.
Ceux qui veulent pratiquer ces discriminations sexistes ont une vision déformée de la société : ils ont le sentiment d’être eux-mêmes victimes de discriminations (d’où l’étoile jaune…)

- la perspective d'une guerre nucléaire entre l'Iran et Israël, pouvant embraser le monde.
L’Iran ne reconnaît pas l’Etat d’Israël. Les États-Unis sont le meilleur allié de l’état hébreu. La Chine possède des liens économiques très forts avec l’Iran (pétrole.) Le 2 janvier 2012, l’Iran a testé des missiles à longue portée. Ces tirs ont été perçus comme un défi par les États-Unis, qui ont immédiatement sanctionné économiquement Téhéran et menacé d’intervenir manu militari si les Iraniens n’arrêtent pas leur politique d’armement nucléaire.
En décembre dernier, un major général de l’armée Zhaozhong Zhang a déclaré, au début du mois de décembre, que la Chine n’hésiterait pas à lancer une 3ème guerre mondiale pour protéger l’Iran.
Il y a de quoi s’inquiéter, tout de même.
Source : agoravox

- l’échange d’1 prisonnier israélien contre 1000 prisonniers palestiniens.
« Cet accord apportera un grand soulagement à Gilad Shalit et à sa famille, après cette épreuve ayant duré plus de cinq ans. De nombreuses familles palestiniennes ressentiront la même chose lorsqu’elles retrouveront d’ici peu leurs proches, dont beaucoup ont passé des décennies en détention dans des conditions éprouvantes en Israël », a résumé Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 1 israélien détenu 5 ans = 1000 palestiniens détenus, pour beaucoup, pendant des décennies.

Mais qu'en est-il en vérité d’Israël, de ce conflit Israélo-palestinien dont on entend si souvent parler?

Quelques faits à propos de ce conflit:

Des recherches de longue haleine sur l'histoire de ce conflit ainsi que plusieurs témoignages m'ont permis d'établir une liste des atrocités effectuées aujourd'hui encore en Israël:

I-Un état militaire

- L’armée israélienne
Israël posséderait la 4ème armée du monde. Les dépenses militaires représentaient 6.3% du P.I.B. en 2009. Moins que les 11,2 % de l’Arabie Saoudite, mais nettement plus que les 4,7 % des USA ou les 2,3 % de la France.

« Service obligatoire : Tous les garçons et toutes les filles aptes au service sont appelés à l'âge de 18 ans. Le service dure trois ans pour les hommes, deux ans pour les femmes. »
« Réserve : A la fin du service obligatoire, chaque soldat est affecté à une unité de réserve. »
Source : le site des affaires étrangères d’Israél.
Les citoyens israéliens d’origine palestinienne sont exemptés du service militaire (sauf les Druzes et les Circassiens), ce qui les prive de certains droits.
Donc tous les Israéliens ayant accompli leur service militaire peuvent être à tout moment appelés en réserve. Soit une énorme partie de la population israélienne.
.
-Les armes d’Israël
Israël est un grand importateur d’armes, essentiellement des USA. De 2000 à 2009, ceux-ci lui ont livré pour près de 19 milliards de dollars d’armements, dans le cadre de 3 programmes de transfert d’armes représentant 80 % de l’aide militaire à Israël ; la majeure partie de l’argent restant est dépensée pour l’industrie israélienne d’armement, dérogation exceptionnelle inscrite dans la loi des USA au profit d’Israël. Ces transferts d’armes comprennent aussi bien des cuiseurs-vapeur que 93 avions de combat F16. Pendant cette même période Israël a tué 2969 Palestiniens (dont 1128 enfants).
L’industrie militaire israélienne emploie 40 000 personnes. Israël est devenu le 5ème exportateur mondial d’armements, pour environ 7 milliards de dollars, talonnant la France.
La construction de la centrale nucléaire de Dimona, avec l’aide de la France à partir de 1956, a permis à Israël d’acquérir l’arme atomique . Après 1966, avec l’aide de l’Afrique du Sud, Israël produit ses propres armes nucléaires. Le gouvernement israélien maintient une position d’«ambiguïté nucléaire ». Cela permet aux USA d’ignorer leurs propres lois leur interdisant de fournir une assistance à un pays possédant des armes de destruction massive. Cela permet aussi à Israël de ne pas signer le Traité de non-prolifération et d’éviter des contrôles internationaux.

Source : ici


II-Des chars contre des cailloux

Depuis combien de temps n’avons-nous pas vu de guerre entre armées rangées ? Depuis la fin de la 2nde guerre mondiale, il y eut de nombreuses guerres. Des manifestations ont été écrasées par des tanks, des ethnies se sont entre-tuées, des armées extrêmement bien organisées et armées ont envahi des petits pays. Mais des guerres opposant des armées à peu prés égales, je ne vois pas.
Dans le cas du conflit Israélo-palestinien, cette vérité est encore plus criante : certains palestiniens combattent Israël avec les faibles moyens dont ils disposent (attentats-suicides, tirs de roquettes, cailloux). Chacune de ces attaques est réprimée par l’état hébreu avec les moyens dont il dispose également (chars, F-16, soldats entraînés et armés, etc…).
Par exemple, pendant l’opération « Plomb durci » de 2009, en trois semaines, l'offensive israélienne a fait 1 330 morts palestiniens, dont plus de 430 enfants, et 5 450 blessés, selon les services médicaux palestiniens. Côté israélien, 10 militaires et 3 civils ont péri, selon les chiffres officiels.
Source : Chronologie de la Palestine 1947-2011 de l’Express

Voici l'extrait d’un témoignage d’une jeune palestinienne lanceuse de pierres : Linah Alsaffin (l’ensemble de l’article est disponible ici)
"Quand un soldat vient dans notre village et tire des bombes lacrymogènes, on ne va pas juste rester assis là comme des victimes impuissantes. Ils ont des armures qui les protègent des balles réelles donc on ne risque absolument pas de les tuer. Avec les pierres nous voulons juste leur dire : "Nous ne vous acceptons pas ici en tant qu’occupant. Vous n’êtes pas le bienvenu en tant que conquérant."
Ainsi qu’un petit bonus :
« C’est un cliché de journaliste que de souligner le caractère futile de lancer des pierres contre des tanks. Faux. Il est certain qu’il s’agit là d’un acte symbolique, mais pas futile. Il faut beaucoup de courage pour affronter une monstre d’acier de 60 tonnes avec des pierres ; l’impuissance du lanceur de pierres à arrêter le tank ne fait que souligner l’impuissance du tank à faire ce qu’il est censé faire : terroriser la population. » - Gabriel Ash - extrait de 200 citations pour comprendre le monde passé, présent et à venir (Août 2011)

III-L'épuisement des palestiniens

- Un épuisement politique
Les guerres internes pour l’accès au pouvoir des palestiniens après la 2nde Intifada et la mort d’Arafat avaient déjà largement réduit l’espoir des palestiniens à avoir un gouvernement stable et reconnu. Les actes terroristes de certaines groupes palestiniens extrémistes décrédibilisent également le contrôle du gouvernement sur ses concitoyens. Les palestiniens savent qu’après chaque acte terroriste, les représailles sont terribles, que les négociations s’arrêteront, que les interventions israéliennes en territoire palestinien se multiplieront.
De plus, les négociations interminables entre les gouvernements des 2 camps n’aboutissant pas à de grandes améliorations, l’énergie du peuple palestinien s’épuise grandement.

- Les attentes interminables
Les checkpoints israéliens pour le passage d’un côté à l’autre du mur sont interminables. Les palestiniens peuvent attendre pendant des heures que les soldats les autorisent à traverser. Ces attentes ne sont pas justifiées, et très énervantes. Si au bout de quatre heures à attendre debout le bon vouloir d’un soldat, un palestinien se plaint, il est certain qu’il ne pourra pas traverser.


-Les destructions matérielles
Les foyers , et magasins peuvent être l’objet de destructions par « suspicion d’appartenance à un réseau terroriste », ou bien par proximité avec le mur ou de colonies nouvellement implantées. Ce qui est très souvent fait.

-L’épuisement par manque de moyens
La Palestine, et surtout la bande de Gaza, est l’un des endroits les plus pauvres de la planète. Car ils n’ont pas de réel accès à l’eau (voir ici), ni aux champs. Principalement à cause de la construction du mur, dont les limites arbitraires ont privé les palestiniens de leurs terres agricoles. Le mur a été également construit sous terre par endroits, pour « parer à d'éventuels trafics d'armes entre l'Egypte et la bande de Gaza. Par la même occasion, les sources souterraines sont bloquées, et l'eau manque cruellement en Palestine.

IV-Le mur de la honte
Le mur est commencé en 2002. Le but est d'empêcher les terroristes d'entrer en Israël ou de tirer au lance-roquettes. Le tracé vert est la ligne verte, établie en 1949. le tracé rouge est le tracé tel qu'il est plus ou moins réalisé par Israël en 2006. Les lignes bleues sont les zones du mur à construire (ligne pleine: parties approuvées, en pointillés: parties suggérées.)
Nous voyons cette carte les ghettos construits par Israël pour cloisonner les Palestiniens. Notez qu'ils n'ont pas accès à la mer (partie palestinienne sous contrôle Israélien).
De nombreuses ONG palestiniennes, israéliennes et internationales ont décrit l'impact humanitaire de la barrière sur la vie des Palestiniens.
  • elle empêche un libre accès à la santé, notamment pour les enfants,
  • elle est la cause de la destruction d'une partie de l'économie palestinienne,
  • elle divise des familles,
  • elle contrevient au libre accès aux lieux saints, tant pour les musulmans que pour les chrétiens de Cisjordanie.

En mai 2004, la construction des murs et barbelés de la barrière a déjà amené le déracinement de 102 320 oliviers et agrumiers, démoli 75 acres de serres et 37 km de conduits d'irrigation. Jusqu'à aujourd'hui, le mur-barrière s'établit sur 15 000 dounoums (15 km²) de terres confisquées, à seulement quelques mètres de petits villages ou hameaux. Au début 2003, dans le but de déplacer une section du mur vers la ligne verte, un marché de 63 boutiques a été démoli par l'armée israélienne dans le village de Nazlat Issa, après que les propriétaires eurent reçu un avis 30 minutes auparavant. En août de cette année, 115 boutiques supplémentaires qui constituaient une source importante de revenu pour plusieurs communautés, et 5 des 7 maisons furent également démolies sur ce lieu.
D'un point de vue juridique, l'ONU a pris une résolution exigeant qu'Israël, puissance occupante, s'acquitte de ses obligations juridiques telles qu'elles sont énoncées dans l'avis consultatif, le 20 juillet 2004. Israël refuse.

Carte des colonisations juives
issue du site Americans for peace
V-La colonisation

Une colonie juive est une implantation de colons juifs sur une terre considérée comme palestinienne par les accords de partage de territoire de 1949.
La première s'est installée en 1967, au lendemain de la Guerre des 6 jours, au sud de Jérusalem, suivie de près par une seconde dans la vallée du Jourdan, zone stratégique.
En 1974, le Goush Emounim (Bloc de la foi), mouvement nationaliste religieux revendiquant le droit des Juifs à s'installer partout en Eretz Israël (la Terre d'Israël promise au peuple juif dans la Bible.) Celui-ci multiplie les occupations dans les zones de fort peuplement arabe.
La colonisation continue dans les zones palestiniennes.
En 2008, un total de 475 400 colons pour la Cisjordanie et Jérusalem-Est est comptabilisé. Rappelons que la population israélienne est de 7,3 millions et qu'en 2005, la population palestinienne de Cisjordanie était estimée à 2,3 millions d'habitants.
En juillet 2010, un rapport de B'Tselem, s'appuyant sur des sources gouvernementales, révélait que le demi-million de colons occupe 42% du territoire de la Cisjordanie dans 121 colonies, une centaine de colonies "sauvages" (outposts), et les 12 faubourgs annexés par la municipalité de Jérusalem avec l'aide du gouvernement.
Le rapport de B'Tselem décrit les mécanismes par lesquels l'Etat a peu à peu étendu son contrôle en Cisjordanie: les principales méthodes sont la réquisition de certaines zones au nom des "besoins militaires", leur classement en "terres d'Etat" ou l'expropriation pour "besoins publics". Cette politique de colonisation systématique a été officiellement encouragée par des incitations financières et des avantages accordés aux colons encouragés à franchir la "ligne verte". La plupart des colonies profitent du statut de "zones de priorité nationale" qui leur donne droit à des aides au logement et à l'éducation.
Selon la Convention de Genève, les colonies de peuplement sont illégales.


VI-les médias internationaux sous contrôle
Le simple traitement de l'information sur l'échange de 1000 palestiniens pour 1 israélien est déjà très clair: le décompte du temps accordé, respectivement, à la libération de Gilad Shalit et aux réactions en Israël d’une part, et à la libération des prisonniers palestiniens et aux réactions en Cisjordanie et à Gaza d’autre part, est éloquent. Si l’on additionne ces durées dans les sept JT observés (13 heures et 20 heures de TF1 et de France 2, « 12/13 », « 19/20 » et « Soir 3 » sur France 3), le résultat est le suivant : 17 min 37 s ont été accordées à Shalit, 7 min 56 s aux prisonniers palestiniens . Soit 69 % du temps pour le premier et 31 % pour les seconds. Ce sont notamment les duplex réalisés par les diverses chaînes qui ont fait pencher très nettement la balance : sur sept duplex organisés (un par JT), six ont eu lieu à Mitzpé Hila, village dans lequel réside la famille Shalit, et un à... Tel Nof, base militaire où Shalit a retrouvé ses parents. Aucun duplex n’a été réalisé depuis Gaza ou Ramallah, où des centaines de milliers de Palestiniens célébraient pourtant le retour des prisonniers et où les principaux dirigeants palestiniens ont prononcé des discours.
Source : ici!

Cet article a un but informatif bien avant d'être polémique.

Un article de Benjamin Baret

2 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est terrible. comment peut on accepter cela sans rien dire

benrhamin a dit…

Eh oui, c'est terrible. Le problème vient de la désinformation. Les gens ont peur des terroristes, les médias en jouent. Il n'est dans l'intérêt de personne de rompre les rapports diplomatiques ou financiers avec la 4éme plus grande armée du monde, soutenue par de nombreux lobbys, grande exportatrice.
Le dénoncer, c'est déjà ne pas l'accepter.