mardi 27 décembre 2011

Derrière les jouets de Noël made in China, la République Populaire de Chine

Made in China. Illustration de Benjamin Baret, de 15x21cm

Une polémique part souvent d'un fait horrible:

Un article paru dans Le Monde du 27/12/2011 en dit long sur l'état actuel de la "République Populaire de Chine":
"Chen Xi était jugé pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'état" en raison de 36 écrits fustigeant l'Etat-Parti. Verdict : dix ans de prison ferme, selon l'organisation China Human Rights Defenders (CHRD)." (rire jaune)
[...] "il animait une association de défense des droits de l'homme dans sa province, le Guizhou. Il militait récemment pour que des candidats indépendants du Parti puissent se présenter lors des élections locales." (rire jaune virant sur le noir)
puis: "le 23 décembre, c'est une cour de justice de Suining (province du Sichuan) qui avait condamné un autre dissident historique,Chen Wei, à neuf années d'emprisonnement. Selon l'acte d'accusation, il lui était reproché d'avoir rédigé, depuis le mois de mars 2009, quatre articles aux titres explicites tels que "La maladie du système et le remède de la démocratie constitutionnelle".(rire noir)


Après les faits, pour bien réfléchir, on doit se documenter:


La censure en Chine:
    Sur wikipédia, j'ai appris que la Chine censurait quasiment tout: films, livres, musique, oeuvres d'art. Mais surtout internet: 
"La Chine exerce un filtrage des sites web indésirables à l'aide d'un immense pare-feu surnommé le grand pare-feu de la Chine, par lequel toutes les connexions Internet passent. Le gouvernement chinois se sert de ce pare-feu pour bloquer des sites à contenu politique (manifestations pro-démocratie de la place Tiananmen en 1989, l'indépendance des Tibétains et sur le 14e Dalaï Lama, l'indépendance des Ouïghours, l'indépendance de Taïwan), des sites associatifs ou des blogues, mais aussi des sites pornographiques ou les sites à caractère subversif."

Les autres accusations de la Chine:
    Si ce n'était que la censure, il n'y aurait pas de quoi en faire un fromage! Mais non, il y a de réelles atrocités en Chine!

    Tout d'abord, le trafic d'organes:  On peut acheter sur internet des organes en provenance de Chine. Mais ils ne proviennent pas de morts accidentelles, non. Ils sont pris sur les corps encore chauds des condamnés à mort, ou sur des pratiquants du Falun Gong. Le Falun Gong est un mouvement spirituel chinois comptant prés de 70 millions de pratiquants en 1999, dont on ignore le nombre aujourd'hui car les personnes soupçonnées d'appartenance à ce mouvement pacifiste à tendance bouddhiste sont systématiquement traqués et emprisonnés.Souvent torturés, ils servent également de "banque vivante d'organes". Un petit reportage sur la question par le magazine de la santé de France 5. C'est paru il y a presque 2 ans, mais je n'ai pas trouvé d'articles signalant la diminution de ce trafic depuis (voire le contraire). Depuis que la Chine nous aide à sortir de la crise financière européenne, on n'en parle quasiment plus non plus...


Le cas du Tibet
Lors d'un voyage en Inde en août 2010, nous avons rencontré Li Chi, tibétaine. Elle avait fui Lhassa à 24 ans pour venir en Inde. Elle nous a raconté le Tibet tel qu'elle l'a vu se faire détruire, voici des extraits de ce qu'elle nous a dit: 
    La Chine envahit le Tibet en 1949, et détruit 90% de leur patrimoine. Les temples contenant tous les parchemins religieux, historiques, et autres furent brûlés. Les statues détruites. Les moines assassinés. Aujourd'hui, ces anciens hauts lieux de culte ont été transformés en toilettes publiques ou en bordels. Les Tibétains ayant survécu sont aujourd'hui complètement brimés par les Chinois. Des limites de déplacement ont été arbitrairement déterminées, les champs ont été annexés, ils n'ont accès qu'à des métiers qu'une mule pourrait faire, quel que soit leur niveau d'éducation. Mais avoir un métier aussi dégradant reste tout de même un luxe. Les prostituées tibétaines de tout âge sont légion dans les bars chinois de Lhassa. Presque autant que les caméras, ou les perquisitions. Si un Tibétain ne posséde pas le portrait d'un format pharaonique du président chinois en évidence chez lui, il s'expose à de très graves poursuites. S'ils possèdent une image du Dalaï-Lama, c'est encore pire. Le Tibet (pays autonome 5 fois plus grand que la France en 1950) n'existe plus. Il fait désormais partie de la Chine.

Le reste
Bien sûr, il existe de nombreuses autres aberrations dues au gouvernement chinois (les séropositifs du désert de Gobie, les massacres de Tiananmen, les famines répétitives, la politique de l'enfant unique, l'exploitation des enfants, l'extrême pauvreté, etc...

Après s'être bien documenté, il s'agit d'activer ses méninges.

Tout d'abord, se poser des questions sur le fonctionnement passé.
Mais pourquoi le pays possédant le 2ème PIB du monde n'a qu'un PIB par habitant classé au 96ème rang mondial? Étrange, non? A qui profite cette différence? Ou plutôt à quoi? Pour éviter à un enfant de faire n'importe quoi, et donc aussi de penser par lui-même, il faut l'occuper. Et si le gouvernement chinois utilisait ce même principe pour que son peuple ne cogite pas trop? Et si ce qui plaisait le plus à cet état était le pouvoir total sur une population gigantesque plutôt que la richesse? Dans ces cas-là, il vaudrait certainement mieux fournir un maximum de travail à ses concitoyens, sans leur donner trop de richesses, pour les occuper et leur éviter de penser. Et pour les moutons noirs, une accusation d'anti-patriotisme, un sac sur la tête, et basta! Pour le travail, si l'état en manque, autant demander à l'ultra libéralisme d'en fournir! Ainsi, les exploiteurs, ce sera eux! Les Chinois croiront que les exploiteurs, ce sont eux. Et les états capitalistes tirant profit de cette situation n'oseront pas critiquer la République Populaire de Chine.
Bien sûr, avec des "si", on mettrait Paris en bouteille. Oui, mais la Chine est bel et bien sous camisole!

Puis interroger les possibilités de réponses:
Il est assez simple d'écrire un article de critiques. Mais pour trouver des solutions, c'est un autre problème. Comment démocratiser un état militaire totalitaire puissant qui pense que les idées valent plus que des vies? Comment un pays appliquant plus ou moins les droits de l'homme mais sans poids économique peut-il refuser les avantages financiers d'un état de non-droit sans en pâtir violemment? Peut-on éviter les bains de sang dans un pays de 1,3 milliards d'habitants dirigés d'une main de fer? 

Et enfin, répondre à la polémique de manière concrète:
Il n'y a pas de réponses toutes faites à ce problème majeur. Il n'y a que des propositions.
J'ai bien cherché, mais je ne possède pas suffisamment de connaissances sur le système global pour répondre correctement à ces questions. Cependant, si vous avez des idées, n'hésitez pas à proposer!

Un article de Benjamin Baret



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